Impact des pratiques agronomiques de gestion et d’entretien des prairies sur le niveau d’infestation des pâtures par les larves infestantes de cyathostomes

Synthèse bibliographique

Impact of Agronomic Grassland Management Practices on the Level of Infestation of Pastures by Infective Cyathostomin Larvae: a Literature Review

¹ IFCE, Le Pin-au-Haras
² UMT SABOT, Santé et bien-être des équidés
³ Anses, Laboratoire de santé animale, site de Normandie

Résumé

Les cyathostomes sont les parasites digestifs les plus fréquents et les plus pathogènes chez les équidés adultes au pâturage. Le contrôle de ces parasites repose aujourd’hui essentiellement sur l’utilisation de traitements anthelminthiques (AH). Or, une utilisation trop fréquente d’AH favorise la sélection de populations de parasites résistants. En France, la situation est préoccupante : des résistances ont été détectées dans plusieurs structures. Il est ainsi important de rationaliser l’usage des AH, en mettant en place des protocoles prenant en compte les spécificités des structures, dont les conditions météorologiques et les pratiques agronomiques réalisables par le détenteur. La stratégie est de réduire le niveau d’infestation de l’environnement par les stades libres (œufs et larves) permettant de limiter l’exposition des animaux. La température, l’humidité, l’alternance gel/dégel et les UV impactent le temps de développement et la survie des stades libres, mais aussi la mobilité des larves infestantes. La mise en place de pratiques agronomiques à des périodes stratégiques (ex : hersage des crottins, mise au repos et fauche des pâtures) permet d’exposer les stades libres à ces facteurs climatiques. Le ramassage fréquent des crottins permet d’enlever la source de contamination. Cependant, il a des inconvénients en termes de charge de travail et d’impact sur la faune coprophage. Le compostage du fumier permet de l’hygiéniser. Enfin, le chaulage n’est pas recommandé du fait de l’absence d’étude démontrant son efficacité sur les strangles équins.

Abstract

Cyathostomins are the most frequent and pathogenic gastrointestinal parasites of grazing equids. Today, control of these parasites is based mainly on the use of anthelmintic treatments (AH). However, overfrequent use of AH favors the selection of resistant parasite populations. In France, the current situation is alarming: resistances have been detected in many horse farms. It is therefore important to optimise the use of AH by implementing protocols taking into account the specificities of each farm including weather conditions and agronomic practices achievable by the farmer. The strategy is to reduce the level of infestation of the environment by free-living stages (eggs and larvae) in order to limit animal exposure. Temperature, humidity, freeze-thaw cycle and UV affect the development time and survival of free-living stages but also the mobility of larvae. Implementation of agronomic practices at strategic time (e.g. harrowing dung, resting and mowing pastures) provides exposure of free-living stages to these climatic factors. A frequent collection of droppings allows to remove the source of contamination. Nevertheless, it has drawbacks in terms of workload and impact on coprophagous fauna. Composting manure makes it parasite-free. Lastly, liming is not recommended due to the lack of studies proving its effectiveness against equids strongyles.